Formation en Hatha Yoga thérapeutique dans un ashram en Inde

Ça fait quelques jours que je suis sortie du ashram où j’ai passé tout le mois de février à vivre le “yogic lifestyle” en apprenant et en appliquant l’essentiel de cette science qu’est le yoga. À suivre une formation de professeur de Hatha Yoga Thérapeutique.

Me voilà en possession d’un certificat attestant que j’ai “successfully undergone the Teacher Training Course – Hatha Yoga Therapy (300 hrs)dans un ashram de la lignée du Swami Sivananda. 

 

Obtention de mon certificat de 300h, Hatha Yoga Thérapeutique, formation de professeure, Mysore, Inde
En compagnie du directeur du ashram à gauche, un médecin ayurvédique et professeur de yoga; et la co-directeur à droite, professeure de asana et ancienne médaillée d’or dans des compétitions de yoga en Inde (!). Deux professeurs remplis de connaissances. Ils se sont investis entièrement dans cette formation.

Comment je me sens? Physiquement, mentalement et émotivement épuisée…! Je suis en train de reprendre ma vitalité avec le retour à un horaire libre et ma solitude!

Que représente ce certificat à mes yeux? C’est ce à quoi je réfléchis depuis la fin du cours. Réflexion que j’ai eu envie de vous partager pour vous donner une idée de ce que peut ressembler une formation de yoga dans un ashram en Inde.

Pourquoi suivre une formation de Hatha Yoga Thérapeutique?

Mon intention était simple en suivant ce cours de Hatha Yoga Thérapeutique. Je voulais ajouter de nouvelles cordes à mon arc professionnel, aux côtés de l’enseignement de la méditation, en vue des retraites culturelles de méditation que je compte organiser cette année, tout en continuant d’approfondir ma pratique personnelle. Mon intention a été comblée que partiellement puisque je reste sur ma faim – il y a encore beaucoup à apprendre et à pratiquer!

J’ai hésité à suivre cette formation puisque je craignais être une imposteur – d’être la seule à ne pas être déjà professeur de yoga puisque c’était une formation de Hatha Yoga Thérapeutique. Mon complexe d’infériorité s’est dissipé quand j’ai rencontré le reste du groupe. Nous étions 30 étudiants dont moins de 10 enseignaient déjà. Plusieurs étaient même nouveaux au Yoga. 

Nous étions presque moitié hommes/femmes, le tiers Indiens et le reste venaient des Amériques et de l’Europe. Plusieurs avaient de belles “success stories”. Il y avait notamment cet homme qui avait commencé à pratiquer le yoga il y a deux mois à peine dans le but de changer son mode de vie et s’attaquer à son obésité. Il a perdu beaucoup de poids au cours de la formation en plus de gagner en flexibilité. J’ai remarqué une fierté et une douceur apparaître sur son visage, ce qui en disaient long sur son processus externe comme interne.  Certains des indiens étaient titulaires d’une maîtrise en yoga (2 ans de cours universitaires). Ils voulaient suivre cette formation pour approfondir le côté pratique qu’ils disaient leur manquer. Et plusieurs, sans le savoir au départ, sont venus guérir de profondes blessures intérieures..

La formation se déroulait sur une très grande ferme entourée d’une belle nature dans un village à l’extérieur de la ville de Mysore, dans le Sud de l’Inde.

Environnement du ashram, formation Hatha Yoga Thérapeutique, près de Mysore, Inde
L’environnement du ashram

Lors de notre séance d’accueil, nous avons appris que nous n’aurions aucune journée de congé pendant les 28 jours que dura notre formation (contrairement à bien d’autres ashrams qui accordent une journée de congé/d’études par semaine). À cela s’ajoutait la règle que nous n’avions pas le droit de quitter le ashram pour aller dans le village voisin ni pour aller en ville – de toute façon, nous n’aurions pas le temps. Alors, l’expérience du ashram s’annonçait comme une immersion totale, intense et profonde…et elle le fut!

Un aperçu des journées au ashram

Shatkarmas

Nos journées commençaient à 5h am et se terminaient à 8:30 pm.
Dès le levée, qui se faisait dans le noir par un temps frais, nous avions certains “shatkarmas” – des techniques pour purifier, solidifier et équilibrer le corps – à faire. L’exemple le plus “soft” à raconter est le “jala neti” qui consiste à nettoyer le nez en rinçant les narines avec de l’eau tiède et du sel afin d’éliminer le mucus et autres toxines accumulés.

Classe préparatoire aux asana

Trois morceaux de papaye (!) et un thé nous étaient ensuite servis avant de faire la classe de asana (pose de yoga) qui durait 3h, de 7h à 10h am. Le cours était un mélange d’exercices d’étirements et de renforcement avec un focus particulier sur les abdominaux et les bras dans le but préparer le corps à réaliser certains asana comme le sirsasana (headstand), des séries de suriya namaskar (salutations soleil), puis une séquence d’asana. Un matin, nous avons fait 108 salutations soleil, ce qui nous a pris plus de deux heures! Je rayonnais! Au cours des semaines, nous avons pratiqué la même séquence de 26 asanas en travaillant différentes variations, incluant un volet thérapeutique pour des gens obèses, qui ont le diabète, des maux de dos, des problèmes respiratoires et nous avons aussi fait une classe pour des femmes enceintes.

Les deux repas du jour

Affamés après le cours d’asana, notre lunch était servi – du riz, du riz et du riz! (délicieux avec arachides, lime ou légumes) ou, moins réjouissant, la semonila (un grain de blé) servie en purée avec les légumes du moment (meilleur en dessert à mon avis). Le prochain et dernier repas était servi à 18h30, encore du riz – mais une autre variété – avec lentilles (dhal) et légumes. Les mêmes plats nous attendaient tous les jours mis à part quelques agréables surprises survenues au cours du mois pour notre plus grand plaisir. Étonnamment, ce “test” d’accepter de manger autant de riz pendant tout le mois s’est bien passé de mon côté (mieux que lors de mon premier training) – et je continue même à manger du riz depuis! La nourriture était goûteuse et bien épicée vers la fin du cours, assez saine et abondante. Malgré cela, nous avions souvent faim à cause des longues journées!

 Dernier repas du midi avant la remise des certificats
Dernier repas du midi avant la remise des certificats. Nous devions maintenir le silence lors des repas.

Karma Yoga

Un aspect important du yoga et de la vie en ashram est le “karma yoga – le yoga de l’action”. Chaque étudiant recevait une tâche à faire, la même pendant deux semaines, et une nouvelle pour les deux dernières semaines. J’ai d’abord aidé à couper les légumes servis au repas du soir, et ensuite je devais nettoyer l’extérieur du ashram en balayant les feuilles mortes du chemin d’entrée poussiéreux (en terre) et des zones de repos.

 

Long chemin d'entrée vers le ashram, formation Hatha Yoga Thérapeutique près de Mysore, Inde. À droite, l'un des dortoirs des hommes.
Long chemin d’entrée vers le ashram. À droite, l’un des dortoirs des hommes.

En faisant du karma yoga, l’individu est appelé à effectuer une tâche avec un profond respect, à y donner 100% de son attention tout en mettant son ego de côté, c’est-à-dire sans désirer recevoir des louanges ou récompenses pour le travail fait (concept appelé selfless action en anglais).

Philosophie, Anatomie, Pranayama, Trataka et Yoga Nidra

Les cours reprenaient tout de suite après le karma yoga avec deux séances théoriques sur la philosophie du Yoga en général et l’aspect thérapeutique, puis sur l’anatomie. L’après-midi se terminait avec un cours pratique – et régénérateur – qui incluant des exercices de pranayama et bandha (exercices de contrôle de respiration), de concentration avec le trataka dont une technique est de fixer le point entre les deux sourcils (agya/ajna chakra), et une méditation qui était souvent le yoga nidra. Cette forme de méditation se fait en écoutant la voix de l’instructeur qui guide le méditant à porter attention à chaque partie de son corps, pour ensuite le guider sur sa respiration et terminer avec une visualisation. Le Yoga Nidra, aussi appelé le “yogic sleep”, procure un profond état de relaxation tout en régénérant l’esprit et le corps. 

Kirtan et les vibrations du coeur

La journée se terminait avec la classe de kirtan, après le repas du soir, où nous chantions des mantras et des chants hindous (en langue sanskrit), reconnu comme étant le meilleur remède pour ouvrir notre coeur. Les vibrations de ces chants sont reconnues pour avoir un effet positif immédiat sur le moral. Vous ne savez pas ce qu’est un kirtan? Je n’ai pas de vidéo de nos classes, mais je vous dirige vers un grand du kirtan, Krishna Das, qui chante en l’honneur de Saraswati, la déesse de l’éducation, ou encore avec Mooji, sur un classique en l’honneur de Shiva, créateur du Yoga. Deux magnifiques aperçus! Vous n’avez qu’à mettre les vidéo et à fermer les yeux. 

Une thérapie de groupe et individuelle

C’est seulement vers la fin du cours, et avec le recul, que j’ai compris que la formation était en fait une thérapie pour nous, les étudiants.

  • Une thérapie qui visait à pousser nos limites physiques dans la classe d’asana et tout au long de la journée.
  • Une thérapie pour enlever des blocages mentaux (quand on se dit: je ne suis pas capable de…) au moment de faire certains asana – comme le fameux “headstand” qui est justement bon pour éliminer la peur de tomber – et l’exigeant “kapalbhati”, un excellent exercice de respiration axé sur l’expiration qui se fait en poussant le ventre vers l’intérieur comme si on voulait qu’il touche notre colonne vertébral. Vers la fin nous faisions (essayions) kapalbhati pendant plus de 20 minutes, ce qui représente plus de 1200 comptes! 
  • Une thérapie pour relâcher et supprimer des blocages émotionnels. Le groupe a vu passer plusieurs vagues de tensions et d’émotions, de la colère jusqu’à la tristesse. Une thérapie individuelle comme de groupe. La solitude et les moments de silence m’ont manqué cruellement en cours de route. Déjà que les journées étaient longues et épuisantes, d’entendre les gens se plaindre et critiquer pendant que nous essayions tous de négocier avec notre ego, étaient des facteurs propices pour diminuer encore plus notre énergie – du moins la mienne et ceux qui étaient aussi sensibles à cet égard. Ah la vie qui nous enseigne un autre apprentissage sur le détachement.

viagra ordination Drug Interactions These pills can interrelate with definite additional pills, particularly vitamin A and tetracycline. These programs include levitra generic no prescription specialized exercises for eliminating these problems from its roots. How you can prevent this condition? Follow these tips to avoid the problem of ED and to continue normal life. viagra online pharmacies Next is the cost, india cheapest tadalafil has become the best because of the components which it carries inside it.
 

Environnement du ashram, formation Hatha Yoga Thérapeutique, près de Mysore, Inde
L’environnement du ashram

Le Yoga, une transformation pour se connaître davantage

La pratique du yoga voit émerger une transformation à tous les niveaux (physique, émotionnel et mental). Le but du Yoga est de libérer notre esprit et de comprendre notre véritable “Soi”. Quel bel objectif, n’est-ce pas?!

Le directeur nous disait souvent de pratiquer le yoga comme nous souhaitons l’enseigner. Que c’est seulement en expérimentant un mode de vie yogic que nous pouvons le comprendre, l’appliquer, trouver notre harmonie intérieure et l’enseigner avec amour et conviction.

Toute cette thérapie pour comprendre – ou plutôt pour se faire rappeler – que c’est ça le yoga: “When you and your actions are in harmony”, comme nous a enseigné le directeur du ashram. L’harmonie survient quand la paix règne à l’intérieur. La paix règne à l’intérieur quand nous sommes en harmonie avec nous-même. Cet équilibre si fragile est maintenu par notre mode de vie et nos actions, de la patience, de l’introspection, du détachement… de l’acceptation…de l’authenticité…

Et de la pratique. Je continue à pratiquer la séquence d’asana et autres notions apprises dans le but d’être pleinement à l’aise – et en harmonie avec cette nouvelle corde à mon arc – pour intégrer un volet de Hatha Yoga pour débutants dans les retraites de méditation que je vais organiser cette année. 

Pratiquer le yoga et l’enseigner, c’est deux choses. En 300 heures, j’ai appris beaucoup, mais nous avons très peu enseigné pendant le cours. La formation se poursuit dans mon quotidien et se poursuivra quand je me sentirai prête à enseigner. Le « piège » est que cette formation m’a donné l’élan de suivre d’autres formations pour me sentir mieux outillée pour enseigner.

Le directeur nous disait que le savoir est fait pour être partagé puisqu’il ne nous appartient pas. Alors, je suis encore à trouver mon équilibre entre ma pratique de yoga interne (médiation) et le yoga externe (les asana) pour concocter des cours qui intégreront ces deux volets de façon harmonieuse… entre vous, futurs étudiants, et moi 🙂

Au tout début de la formation avec mon cahier de cours en main!

BONUS!

Une vidéo que j’ai fait de Gokarna, peu de temps après la fin de ma formation au ashram qui ajoute une belle douceur, de l’amour et de la spontanéité à ce post!

Namaste,

Bonheur et sérénité,

Nathalie

Avez-vous déjà suivi une formation de professeur de yoga? Comment était votre expérience?