Comment gérer ses « scratch » d’humeurs avec le Yoga

Je suis présentement dans l’agréable ville de Mysore, située dans le Sud de l’Inde. Février a été un mois en montagnes russes de « scratch d’humeurs »! Laissez-moi vous en parler un peu avec la lumière du Yoga.

J’étais venue ici il y a deux ans pour suivre une première formation en Hatha Yoga à InteYoga. Cette fois-ci, j’ai fait un cours d’un mois à IndeaYoga dédié exclusivement à la pratique d’asanas (postures). Cette façon de faire est très connue à Mysore. Une séquence d’asanas est donnée pour la séance du matin et une autre pour celle de l’après-midi et chaque étudiant pratique ces mêmes séries de postures pendant tout le mois. Le professeur et ses assistants circulent dans la salle pour nous corriger et surtout nous aider avec notre alignement. Il n’y a donc pas d’enseignement général. 

À la surface, ces deux séances, qui équivalent à trois heures de pratique par jour, six jour par semaine, donnent l’impression d’être un exercice purement physique. Ohh que non! C’est là que la magie du Yoga intervient. 

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Commençons par la base, le Yoga, c’est quoi?

yogaś citta vṛtti nirodhaḥ (sutra 1.2)

“Le yoga est l’arrêt des perturbations (fluctuations) du mental.”

Cette définition classique du Yoga a été écrite par Patanjali, un grand Sage Indien qui a systématisé, il y a environ 2 500 ans, ce qu’est le yoga et le chemin pour y parvenir en rédigeant 195 sutras. Cet ouvrage philosophique fondamental demeure l’un des textes les plus étudiés dans les écoles de yoga.

Avouez que c’est un but que nous souhaitons tous atteindre!

Un beau grand silence dans notre tête de façon permanente.

Fini les doutes, les montagnes russes d’émotions et les mêmes pensées qui reviennent sans cesse nous hanter. 

Le calme total.

Saviez-vous que le cerveau créerait en moyenne 72,000 pensées par jour! Les yogis croient que toutes ces pensées sont enregistrées dans notre Être. Comme un iceberg, une infime partie de ces pensées se loge dans le conscient tandis que la majorité est remisée dans le subconscient. (Source: The Divine Life Society, Swami Sivananda).

Alors, comment le Yoga vient-il à arrêter les fluctuations du mental?

Étape par étape. 

Pelure après pelure.

Les 8 étapes de la voie du Yoga (8 membres – 8 fold path)

Pour y arriver, le Yoga a été systématisé en 8 étapes progressives qui visent toutes à mieux contrôler l’esprit en réduisant le flux des pensées, des réactions, des jugements, pour qu’il soit davantage stable et concentré dans le moment présent.

Ces huit étapes comprennent une ligne de conduite morale et éthique et une bonne dose de discipline. Elles contribuent aussi à la bonne santé physique et mentale, en plus d’approfondir notre connexion avec le Divin. 

Aujourd’hui, je vais vous parler de la 3e étape, celle des asanas (postures) et des fascinants liens entre:

  • le corps
  • l’esprit
  • les émotions
  • la respiration 

L’égo du Yoga

Quand je suis arrivée à la première classe, j’ai remarqué le sérieux des étudiants – ou est-ce que je ressentais que certains se prenaient un peu trop au sérieux? J’étais installée complètement en arrière avec quelques autres étudiants qui commençaient le cours d’un mois en même temps que moi. Devant, il y avait trois autres rangées d’étudiants. Mon regard s’est tout de suite arrêté sur quelques femmes sveltes en legging “fashion”, un homme musclé comme ceux qui pratiquent le ashtanga yoga qui est très physique, et un indien, qui étaient en train de faire des asanas avancés. Nous derrière, les assistants nous avaient dit de regarder le livre qui nous avait été donné et de faire la série d’exercices de réchauffement comme si nous n’avions jamais fait de yoga de notre vie. “Swallow your pride” comme on dit en anglais.

Mon égo était donc coincé entre deux extrémités: 

  • le manque de confiance face aux étudiants plus avancés, l’égo ne le voyait pas comme une source de motivation ni un objectif
  • le sentiment d’être sous-estimé en pratiquant des exercices de base (quoique très importants que je pratique dans ma routine quotidienne). Mais j’étais venue pour apprendre, criait l’égo!

Je regardais le Yoga Shala, la salle de pratique, il y avait sur tous les murs de magnifiques photos en noir et blanc du professeur fondateur de l’école en train d’exécuter des asanas avancés avec une telle agilité. J’ai été hypnotisée un certain temps par ces photos typiques d’Instagram. Puis, ce même sentiment est remonté, ce n’est pas ce à quoi j’aspire. Qu’est-ce que je fais ici? 

Malgré que le Yoga nous enseigne de ne pas nous comparer aux autres et de ne pas juger notre performance, la nature humaine a cette tendance de tomber dans ce piège jusqu’à ce que l’on observe notre façon de penser, de réagir et d’agir.

Au-delà de la comparaison, cette grande attention qui est donnée à l’aspect physique du Yoga moderne et “fashion” semble tellement nourrir l’égo de certains et éloignez ceux qui souhaiteraient découvrir la profondeur de la science du Yoga pour ses nombreux bienfaits physique, mental et émotionnel.

Chercher sa place

Au fil du mois, à travers les montagnes russes d’émotions, d’insécurités face à mon avenir professionnel et financier, et des remise en question que j’ai vécus, je me suis rappelée pourquoi je m’étais inscrite à ce cours: pour améliorer ma pratique et solidifier mes enseignements sur le Yoga avec des connaissances et des expériences. Oui, c’est ça, offrir un cadre à des gens pour qu’ils vivent une expérience “interne” avec leur corps, leur coeur et leur tête pour être chaque jour toujours un peu plus aligné et en harmonie. Peu importe l’âge, le physique et le niveau de flexibilité; puisque tout ça n’est qu’une image extérieure. 

Mandala dessiné devant les maisons à Mysore, Inde.
Exemple de mandala dessiné tous les jours devant l’entrée des maisons à Mysore

Relation corps-esprit-coeur-respiration

Rentrons dans le coeur du sujet: la relation corps-tête-coeur-respiration. Ou si vous préférez: physique-mental-émotionnel-respiration.

Vous l’avez compris, pour moi, c’est le yoga interne qui me passionne. C’est ainsi que la voie de la méditation m’a conduite au Hatha Yoga. Le Yoga m’a enseigné que pour entrer dans un état de méditation, le corps doit d’abord être entraîné à demeurer stable dans une même posture. Le corps devient stable quand il est détendu et s’en suit une diminution des pensées.

Avant même le début du cours, j’ai senti qu’il y avait beaucoup d’émotions, de tristesse, de fatigue, de questionnements qui remontaient. La pratique intensive d’asanas a permis à ce “trop-plein” d’avoir un chemin de sortie pour être évacué. Comment se fait-il?

Déséquilibre

Le corps est comme une machine qui enregistre tout dit le Swami Niranjananda. Les blessures du passé, les émotions refoulées, les rancoeurs, le stress, les conflits non-résolus, toutes expériences, positives et négatives, sont imprimées dans des parties de notre corps.

La pratique d’asanas synchronisée avec la respiration contribue à améliorer la circulation sanguine et lymphatique, la digestion, apaise le système nerveux, tonifie les muscles et les organes, bref, tout le corps bénéficie de cette pratique. Chaque posture tenu un certain temps soutenu par de profondes respirations, permet de mieux redistribuer l’énergie stagnante dans la région sollicitée, relâchant les tensions et autres blocages émotionnels prêts à être évacués à ce moment. 

Un excellent exemple de la synchronisation des mouvements avec la respiration est la salutation au soleil.

Surya Namaskar

Dans la médecine chinoise, notamment en acupuncture, il est connu que les organes sont le miroir de nos émotions. Par exemple, le foie est associé à la colère, les poumons la tristesse, les reins, la peur. Le ventre de façon générale est associé comme étant le siège de nos émotions. La stimulation de certains points d’acupuncture aide à rééquilibrer les énergies pour retrouver une harmonie corps-esprit (et coeur). Des ouvrages comme ceux de Lise Bourbeau nous enseignent sur les messages émotionnels du corps quand un problème de santé survient.

Raideur physique ou mentale?

“Only when the heart is open that Yoga Teaching can come in and “demons” out.”
Dr. Kausthub Desikachar, en commentant le Sutra 1.2 de Patanjali

Il y a une région bien connue en Yoga pour sa raideur: les hanches et la région pelvienne, surnommées “le grenier du corps”, siège du 2e chakra, le swadhistana (chakra sacré). L’élément de ce chakra est l’eau, associé aux émotions particulièrement celles liées à l’abandon et la culpabilité. C’est là que sont stockées nos vieilles émotions refoulées dont nous ne sommes pas toujours prêts à se libérer.

Swadisthana, le chakra sacré
Le chakra sacré et son mantra: Vam

Pourquoi à cet endroit? Je lisais que l’articulation des hanches nous sert depuis la préhistoire à fuir quand il y a un danger. Donc, la relation entre le stress et les articulations des hanches expliquerait en partie cette tendance à amasser les émotions à cet endroit. (pour lire l’article complet)

Vous n’avez qu’à vous asseoir par terre en ouvrant légèrement les jambes. La plupart des gens vont lancé un bon « aïe »!, cet étirement à l’intérieur de la cuisse, au niveau de l’aine, est extrêmement incomfortable.

Cette région a été extrêmement sollicitée durant chaque séance pendant tout le mois. Beaucoup plus que dans ma pratique quotidienne habituelle. J’ai observé qu’à chaque fois qu’une boule de tristesse remontait, c’était au moment où mes hanches étaient fortement sollicitées.

Vers la moitié du mois, je sentais mon énergie descendre toujours plus au lieu d’augmenter, de même que ma motivation à poursuivre. Jour après jour à pratiquer exactement la même routine me lassait tellement. Un collègue m’a dit à ce moment, ne laisse pas le mental gagner! Puis, un jour, j’entendis le professeur dire à d’autres étudiants de ne pas arrêter leur pratique quand des moments d’émotions survenaient, mais de continuer. Je n’étais donc pas la seule à résister!

Retraite spirituelle "Ray of Nath" au Népal
Balasana, la posture de l’enfant qui incarne le lâcher-prise, « to surrender »

Le professeur a cette belle habitude de faire le tour des étudiants et de leur demander pendant que nous sommes en train de faire notre séquence si tout va bien en nous donnant une bonne tape sur l’épaule. Son assistant me disait qu’il fait ça pour remonter notre confiance et c’est vrai que ça fait du bien une bonne tape dans le dos.

Un jour, il a remarqué sur mon visage que je vivais un trop plein d’émotions. Je lui réponds “so-so” à sa question si ça va avec la gorge nouée. Je lui dis que je trouve cet exercice des hanches si “painful” (visualisez le squat, mais avec les jambes et pieds ouverts à 180 degrés, dos droit). Il me répond: c’est parce que tu n’es pas prête à libérer ce qui te bloque là. Les larmes sont sorties de ma gorge avec une réalité alarmante.

J’en suis venue à parler à mes hanches pour les mettre en confiance. En position assise, les jambes ouvertes, je peux toucher mon menton sur le sol et maintenant tout mon ventre – tuck the belly in, tuck the belly in que nous répétait sans cesse le professeur -, mais j’ai besoin de longues inspirations et expirations pour le faire en disant à mes hanches que c’est ok, qu’elles peuvent me faire confiance. Je sentais la résistance s’estomper doucement. 

Les jours où je n’avais pas envie de pratiquer, accablée par une autre vague de montagnes russes, mon corps était tellement rigide, de même que mon humeur bien sûr! Et les jours où j’étais reconnaissante d’avoir accès à ces enseignements et de pratiquer avec le coeur léger, mon corps en entier coopérait à aller un peu plus loin. Quel bel enseignement de la vie!

Les peurs du futur, le stress de façon générale que nous nous imposons constamment ajoute tellement de tensions à notre corps et notre mental. Nous avons beau le savoir, le lire, le répéter, c’est vraiment quand nous l’expérimentons que nous comprenons ce lien direct entre notre façon de pensées, nos émotions et leurs impacts sur notre corps.

Règle générale: ce que nous résistons persiste. 

« L’enseignement des asanas ce n’est pas maîtriser une posture, c’est utiliser cette posture pour nous comprendre et nous transformer . »
B.K. S. Iyengar

Quelques outils pour nous aider à mieux gérer ses scratch d’humeurs

Quand des périodes de “scratchs d’humeur” surviennent, ne blâmez pas les facteurs extérieurs, regardez plutôt à l’intérieur pour identifier à quel niveau se situe le déséquilibre. Avez-vous une douleur physique ou un poids sur le coeur? 

  • Ressentir. Prendre le temps de ressentir les maux, à quelle émotion cette région est-elle associée? Qu’est-ce que votre corps tente de vous dire? (une rapide recherche sur le Web vous donnera quelques pistes)
  • Écouter. Quel a été l’élément déclencheur qui aurait pu provoquer et alimenter cet état de déséquilibre? Retracer le cours des événements jusqu’au jour où vous avez commencé à vous sentir mal. Qu’est-ce que votre intuition vous dit?
  • Observer. Portez attention à vos pensées, vos émotions, vos réactions, vos “autopilotes” pendant cette période, décelez-vous un pattern? Y-a-t-il des circonstances qui semblent alimenter le feu de votre mal-être?
  • Écrire. Tout ce qui remonte, “videz” tout ça sur papier. Cet exercice vous aidera à prendre de la distance pour mieux voir clair et agir.
  • Accepter. Cette vague est là pour vous apprendre quelque chose d’enfouie. Le Yoga nous apprend de ne pas lutter, mais d’accepter – to surrender – au lieu de résister à ce qui se présente.
  •  Libérer. Les boules d’émotions dans la gorge sont fait pour être libérées et non pour être avalées à nouveau. Pleurer. Crier. Chanter. Pratiquer le Yoga ou un sport que vous aimez qui agira comme levier pour vous aidez à évacuer.
  • Casser la routine! Faites vous plaisir en changeant ne serait-ce qu’un élément à votre routine quotidienne. Pour moi, c’est un élément qui renouvelle tellement mon énergie.

Pendant que je suivais le cours, tout ce que je faisais était le chemin aller-retour, deux fois par jour, entre l’appartement et l’école. Ce trajet routinier jumelé aux séances de Yoga vite devenues répétitives me faisait sentir par moment comme un robot sur auto-pilote.

Dans un de ces creux d’humeurs, je me suis accordée un arrêt pour manger une crème glacée, une sortie si « banale » mais qui était une première en près d’un mois. Je me suis sentie comme une enfant qu’on avait récompensée! Une autre fois, deux étudiants m’ont invité à me joindre à eux pour un repas en soirée. De changer d’air et de nourriture en bonne compagnie a été un autre excellent remède pour chasser le petit nuage gris. Deux moments très simples, qui m’ont tellement fait du bien puisque j’avais sorti du mode auto-pilote. J’aurais pu changer de route un matin, essayer un nouveau restaurant, allez visiter un autre quartier, mais j’étais tellement plongée dans cet état de tristesse et d’angoisse que tout ce que je voyais était le trajet entre le point A et B.

Agréable rue de Mysore, Inde
Agréable chemin de retour

Casser la routine nous permet aussi de sortir de notre état de déséquilibre, pour nous ramener dans le moment présent, à vivre le bonheur des petites choses simples de la vie sans se casser la tête!

« We are not here to try to change ourselves. We are here to meet ourselves where we are. » traduction d’un des Yoga Sutras.

Un sujet qui résonne avec vous en ce moment?

Au plaisir de vous lire!

Bonheur et quiétude d’esprit,

Nathalie